PASSION

Par Sierra SIMONE

Traducteur : Florence MOREAU

Date de parution : 18/03/2016

Prix : 16.90 €

Nombre de pages : 416 Type : Grand format Edition : Milady Romance (Broché) Intro:

— Tu as brisé tes vœux. — Je sais. Que veux-tu qu’on fasse ? — Qu’on recommence, dit-elle en me regardant droit dans les yeux. Elle attendait que je laisse libre cours à mes élans les plus primaires.

Résumé:

Tyler a vingt-neuf ans. Il est beau comme un dieu, sexy en diable, et son sourire est à se damner… mais il a choisi de devenir prêtre. Quand il recueille la confession de la ravissante Poppy, qui a tourné le dos à la brillante carrière qui l’attendait pour échapper à une liaison destructrice, il est bouleversé. Elle travaille comme hôtesse dans un prestigieux club de strip-tease, une activité qui est loin de lui déplaire. Troublé par les aveux de cette jeune femme à la sensualité débordante, Tyler s’interroge sur sa vocation…

Mon Avis:

J’attendais ce livre avec impatience, le thème de l’histoire me tentait et m’intriguait.

Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre une romance avec un prêtre qui brise ses vœux.

Le sujet était donc prometteur, et j’ai sauté sur le livre à mon retour du Salon du Livre de Paris. La couverture est sympa, mais moins belle que la première version. L’avantage c’est qu’elle ne laisse pas de doute concernant le sujet du livre et la Note d’Auteur convient parfaitement avant de plonger dans l’histoire. C’est une lecture à demi-teinte pour ma part, qui ne m’a pas emballé totalement et où j’en ressors assez déçue.

L’auteur parle clairement de sujet tabou et d’actualité au sein de l’Église. Les débordements de certains prêtres, le célibat, l’attirance sexuelle, le désir, la passion, la foi, le questionnement sur soi, sur son existence. L’idée de base était très intéressante, et mettait la barre très haute. L’écriture est fluide, les mots sont choisis avec soin. C’est en contraste avec les mots crus. L’auteur a une excellente maitrise de la vie quotidienne ecclésiastique. Le résumé met en place le décor.

On rencontre Tyler Bell, prêtre dans sa paroisse depuis trois ans. C’est un petit jeune qui a su changer l’image et mettre l’ambiance au sein de son église et créer une communauté qui bouge. On plonge très vite dans la vie de prêtre, on rentre dans le livre dès le premier chapitre. Et puis, comme l’indique le résumé, on rencontre assez rapidement « l’élément perturbateur » dans la vie de Tyler : Poppy. Poppy est une femme venant d’un milieu aisé, superficiel, rempli de code et où l’image compte plus que tout. Elle a décidé de claquer tout ça pour vivre sa vie, être libre et faire ce qu’elle veut, comme elle le sent.

Je ne m’attendais pas à ça. À ce type de « brebis égarée », je pensais rencontrer une femme vraiment mal dans sa peau, ayant un passé sombre et voulant trouver une sorte de rédemption. Mais non, Poppy est… particulière. J’ai eu beaucoup de mal avec elle. Je ne l’ai pas aimé. J’avais l’impression que son but était de séduire et se taper un prêtre comme on se tape un pompier pour assouvir un fantasme et qu’une fois qu’elle l’a mise dans son filet, hop tant pis pour les problèmes que ça engendre derrière. Et même si elle se « sent » coupable, la sauce ne prend pas. Elle symbolise parfaitement l’ultime tentation et franchement, même si ça aurait pu passer, dans ce livre, l’héroïne en fait trop sur tous les termes. À tel point qu’elle en devient agaçante et que ces « remords » ne semblent pas véritablement sincères. Honnêtement, je n’ai pas cru un instant qu’elle voulait faire autre chose qu’assouvir ses pulsions.

Tyler est un personnage qui me laisse perplexe. Il a de très bons points, et puis des très mauvais. D’abord, sa façon de communiqué et son emploi du temps sont réalistes, tout comme sa vision par rapport à son statut d’homme avant de prêtre. Il ne se prend pas pour un surhomme. Il a conscience de ses faiblesses. Au début du livre, je l’ai beaucoup aimé. Il représentait tout ce que j’attendais de cette lecture. On percute très bien la solitude d’un homme ressenti face à son sacerdoce. On ressent la pression de Tyler du à son statut, qu’il est soumis à une sorte de missions pour sauver l’image de l’Église dans la ville due à son passé. Il n’y avait pas de fausse note jusqu’à Poppy. Et là… je n’ai plus aimé. Le désir de Tyler est trop soudain, son obsession est trop rapide. Il a des pensées assez tournées sur la « chose ». C’est un obsédé. Comme si en voyant cette femme-là, il avait appuyé sur l’interrupteur « je pense avec ma chose ». C’est exagéré ! Le Roman part avec une bonne idée, un message à faire passer « doit-on renoncer à l’amour et aux désirs d’Homme pour se vouer entièrement à Dieu ? » Pourquoi ne pas avoir les deux ? » C’est une grande question qui m’a toujours intrigué. Dans ce roman, j’en attendais beaucoup. Un prêtre qui rompt ses vœux par passion, ce n’est pas commun, c’est tabou, c’est interdit. C’était prometteur. Et puis peut-être, j’en attendais trop. J’aurai du garder dans un coin de ma tête que ce n’était pas un roman contemporain, mais une romance érotique, un roman pour divertir, un roman qui a besoin d’un décor pour faire vibrer les lectrices, et quoi de mieux qu’un homme qui rompt ses vœux de chasteté dans un décor où le sexe ne devrait pas exister. « Doit-on tout sacrifier par Amour ? Peut-on aimer autant une femme et Dieu ? Doit-on choisir entre l’amour et sa vocation ? » voilà les questions qui se posent. Mais quel dommage ! Le livre commençait bien, mais malheureusement il est truffé de défauts ! Je me demande si l’auteur s’est renseigné sur certains sujets notamment la formation du prêtre. Le parcours pour le devenir est long et compliqué. Normalement le séminariste est amené à sortir de ses retranchements et subit une très forte pression pour que quelqu’un qui n’est VRAIMENT pas fait pour ça craque sous les restrictions et non pas au bout de trois ans de prêtrise. Normalement un Prêtre est censé être préparé à ça. À être tenté. Et j’ai du mal à imaginer qu’on puisse craquer aussi vite comme craque Tyler avec cette formation si on veut rendre son histoire crédible. Je veux bien croire au coup de cœur dans la vie en général et dans la littérature, mais dans ces circonstances, non, le coup de cœur, ça ne peut pas être crédible aussi vite. Tyler est censé être préparé face à ce type d’événement. Il est censé résister ! Se contrôler, ne pas craquer au bout de quelques semaines et laisser son esprit le déborder ! Je pense que la romance aurait été crédibilisée à 100% si l’attirance avait duré plus longtemps, on aurait compris la lutte de Tyler, on l’aurait davantage ressenti. Le problème du bouquin commence dès là, si leur histoire et leur passion ne commençaient pas aussi tôt, la suite serait crédible. Surtout lorsqu’on rajoute les sentiments derrières. C’est trop. Je tiens à le dire, le fait que ce soit une romance avec un prêtre ne m’a pas du tout dérangé, au contraire, je trouve ça nouveau, tabou, et original et l’idée même m’a plus. Mais c’est la façon dont l’auteur traite ce sujet à débat qu’est le célibat dans la prêtrise qui m’a dérangé car il est mal exploité.

Il y avait de bonnes intentions de départ, mais l’auteur s’est perdu en route. Si elle voulait écrire une romance érotique avec un prêtre qui fasse fantasmer, le pari est globalement réussi, car les scènes de sexe sont chaudes, et très bien écrites. Même si le fait que Tyler soit un Christian Grey à Col Romain m’a un peu agacé car ça n’allait pas vraiment avec son caractère de base.

Je pense que l’auteur n’avait pas besoin de paroles aussi crues et d’un comportement aussi décadent à la C.GREY pour rendre la romance et les scènes intimes érotiques et chaudes.

Le contexte les rendait d’elles même excitantes et là, c’était dommage, ça faisait trop. Exagérer. Mais si son but était de montrer et dévoiler l’envers du décor du sacerdoce et le problème majeur dans la vie des prêtres en traitant des sujets douloureux et sensibles, où la foi et l’attirance pour une femme sont deux éléments qui s’affrontent et bien c’est pari perdu. C’est trop léger, trop survoler. La relation ne m’a pas plus. La rapidité de leur sentiment et des événements ne m’ont pas emballé. L’obsession sexuelle m’a agacé. Ça faisait « trop ». Mais alors le pompon de l’histoire, c’est la fin. Elle n’est pas crédible. On s’en doute un peu, mais c’est un amas d’infos balancées qui font surenchère. Ça m’a rendue folle ! Vers 70% j’ai failli détester totalement le livre car la fin que je redoutais allait se produire, je voulais le contraire et puis vers 90%, la chute ! Ce que je craignais tant s’est réalisé et j’ai trouvé ça tellement dommage. J’aurais aimé que l’histoire soit plus déchirante, que la lutte de Tyler soit véritablement ressentie, qu’il se batte plus, et qu’on ressente sa confusion avec intensité, et pas un truc aussi simple que le livre nous offre.

Si vous vous attendez à lire un livre comme les OISEAUX SE CACHENT POUR MOURIR où l’intensité est au rendez-vous, vous allez être déçu.

PASSION est une histoire érotique qui fait vivre le fantasme de voir un prêtre succomber. C’est un très bon érotique avec un décor qui change de celui habituel. Je pense que je l’aurai peut-être mieux apprécié si j’avais réussi à garder en tête que c’était une romance de ce type-là. Malheureusement, ce n’était pas ce que j’espérais trouver. Je ne doute pas qu’il plaira à celles qui veulent lire un érotique, mais si les autres veulent une histoire plus intense, vous serez déçue. A très bientôt,