Le dragon noir de Penelope Williamson
Résumé :
Angleterre, 1157.
Les Normands s'abattent sur le pays de Galles, qu'ils dévastent. A leur tête, le plus sauvage d'entre tous : Robert le Bâtard, surnommé le Dragon Noir. Fils illégitime du comte de Chester, ce chevalier sans terre a jeté son dévolu sur Rhuddlan, un fief appartenant au seigneur de Gwynedd... Cet homme, Arianna le hait. A la première occasion, elle le tuera. Elle se l'est juré. Mais pour l'instant, ligotée et bâillonnée au fond de la tente du conquérant, elle est réduite à l'impuissance... Soudain, la porte de la tente s'ouvre et Arianna voit la bannière de son tortionnaire se déployer dans une bourrasque : un dragon sur fond de gueules.
Le Dragon Noir se dresse devant elle, silhouette immense dans son armure de métal. Le protège-nez de son heaume lui confère une allure d'oiseau de proie.
Lentement, il s'approche de sa prisonnière et, de la pointe de son épée, relève la tunique sur les jambes fuselées de la jeune femme..
Mon Avis:
Avis en demi teinte pour ce roman d'une auteur que pourtant j'adore habituellement !
Je suis une fan inconsidérée des romances historiques publiées par J'ai Lu à la fin des années 1990: c'étaient (à mon sens) la période charnière où sont sorties énormément de RH (peu importe le thème: chevalier du moyen-age, vikings, conquête normande, etc...) où nos héros masculins étaient très largement réputés pour être excessivement macho et souvent très grossiers avec la gente féminine.
Puis, à l'aube des années 2000, quelques lectrices ont commencé à s'offusquer du caractère souvent outrancier des héros des Aventures et Passions et (je ne sais pas pourquoi) J'ai Lu Pour Elle a donné du crédit à ces quelques critiques en profitant du remaniement de la collection (modification des couvertures) pour apporter de toutes nouvelles histoires (et de nouveaux auteurs au talent incontestable) mais rayant (à mon grand désarroi) durant plusieurs années les romances où figuraient ces mâles incompris par quelques médisantes incapables de simplement se projeter et de savourer une histoire sans la transformer en pièce à conviction dans un procès pour le droit de la Femme !!!
Les années passants, mes machos préférés sont progressivement revenus sur le devant de la scène... mais ils étaient édulcorés et beaucoup moins intenses qu'auparavant !
Vous n'imaginez pas à quel point je garde jalousement et je prend soin de chacun des titres que j'ai de cette époque dans ma bibliothèque, car même si les couvertures datent (et vieillissent très mal), le contenu des romances de ces années-là est inégalable !
Suivant cette logique, je suis infiniment heureuse quand je constate que J'ai Lu réédite ces anciens titres !C'est pourquoi je me suis précipitée sur cette sortie que je n'avais pas lu à l'époque et qui ne me tentait que trop au vu du résumé.
Bien que cela aille à l'encontre de ce que je pense habituellement, et donc de ce que j'ai dit plus haut, je suis forcée de reconnaître que notre dragon noir fait fort et va vraiment très (trop ?) loin avec Arianna.
Tout en lisant ce roman, je m'efforce de me souvenir de la position de la femme à l'époque du récit, je me répète inlassablement le peu de droit qu'elles avaient et le choix qu'elles n'avaient pas !
Grosso modo, je tente de justifier les actes du héros mais JE N'Y ARRIVE PAS ! Il est vraiment effrayant, personnel, arrogant et surtout il n'est PAS AMOUREUX ! En tout cas, pas lors des premiers actes rebutants ... Donc, je n'arrive pas à m'imprégner de cette romance, et je mets du temps à prendre du plaisir à cette lecture qui BIEN MALGRÉ MOI, me dérange !
Car elle n'a rien d'une romance: on ne peut appeler romance que les récits de personnages qui se lient amoureusement, qui ont des sentiments l'un pour l'autre et qui se préoccupent du bien être de l'autre ! Ici, le héros passe son temps à menacer Arianna et va jusqu'au viol ... à plusieurs reprises sans que cela paraisse le deranger ! C'est à la jeune femme de s'adapter, d'accepter l'inacceptable.
Ici, le (prétendu) devoir qu'on impose à l'héroïne surpasse et efface toute possibilité de romance !
Bien entendu, la deuxième partie de ce roman apaise mon tourment et j'aime lire le rapprochement sentimentale de nos personnages principaux: mais ça arrive trop tardivement et surtout ça ne répare en rien les atrocités subies par l'héroïne au début du roman ! Actes vraiment très violents ... et banalisés !
Car à aucun moment, le héros n’essuie des reproches pour ce qu'il fait: il n'a absolument pas conscience de mal agir, tout ce qui se passe est normal... c'est ça le plus dérangeant !
J'avoue que je ne sais pas quoi penser de cette histoire: le thème est un de mes préférés, l'époque aussi ... Je connais les écrits de cette auteur et je les adore habituellement !
Je ne peux même pas dire que j'ai détesté ma lecture parce que ce n'est pas vrai. J'aime le cadre, les décors, les personnages secondaires !
Le récit ne souffre pas d'anachronisme, et les événements nous plonge en plein cœur d'une réalité effroyable !
Ce qui m'a dérangé est une chose choquante A NOTRE EPOQUE mais on ne peut pas oublier que c'était hélas monnaie courante à l'époque du récit alors OUI, peut-être que ce qui me gène finalement, c'est le fait que l'auteur ait TROP BIEN RESPECTE l'HISTOIRE, et qu'elle n'ait pas assez enjolivé les choses pour que mon âme de romantique soit satisfaite !
Je ne m'attendais pas à ça, faut le reconnaître !
Mais après tout, voilà bien une lecture qui dépayse et fait réagir !!!
Elle nous sort de nos sentiers battus, nous interpelle, nous choque et ça fait tellement du bien de ressentir un combo d'émotions différentes en lisant un roman qui BIEN MALGRÉ NOUS parvient à nous passionner !!!
Car oui, ne vous y méprenez pas, j'ai lu et terminé ce roman très rapidement, je voulais connaitre la fin, j'étais happée par l'histoire qui me déconcertait certes mais qui me captivait aussi !
Bonne lecture à tous,
Cassie